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440. C'est la fréquence en Hertz du La3. Le La de la 3ème octave qui sert à accorder tous les instruments. Celui que l'on entend avec les vieux combinés téléphoniques. Celui du diapason.

Hertz, c'est une unité de mesure de la fréquence. Elle correspond à la période de vibration de l'air par seconde. Ainsi moins l'air entre en vibration, plus le son est grave. C'est pourquoi les voix sont déformées vers les graves lorsqu'elles sont ralenties ou vers les aiguës quand elles sont accélérées.

Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Jusqu'en 1939, et l'officialisation du La3 à 440 Hz comme référence mondiale, le La servant à accorder les instruments entre eux étaient divers et variés. Plutôt plus grave pour favoriser les chants. Mais pas nécessairement. Et avec la mondialisation, l'uniformisation fut de mise afin que les instruments et les musiciens puissent voyager. Il existe d'ailleurs des articles très intéressants sur le sujet un peu partout sur le net, au point que je me suis perdu dans des articles entre l'ésotérique et le scientifique lors de la rédaction de cette chronique. Mais comme dans toute norme, rien n'est obligatoire. Bien sûr que non.

Ainsi, Frequence, nouvel album de Laboreal se nomme ainsi pour son concept. Celui de proposer un album sur une fréquence plus élevée (454 hz). Pourquoi ? Car selon l'artiste, cette fréquence est propice à la méditation, à l'harmonie. Comment lui donner tort à l'écoute de l'album ? Si l'introduction (Mosaic, très belle au demeurant) n'est que suspension temporelle, hésitation existentielle, balbutiement émotionnel, le producteur nantais est par la suite plus sûr de ces forces (et il y a de quoi, après un premier LP salué par pas mal de monde, dont nous - Le Carré Bleu, paru lui aussi chez The French Touch Connection). On est là face à un très bel album d'abstract, teintées de touches tribales (Allata ou Diaphonik) par ci (pouvant rappeler les productions de Sahalé, à mon plus grand bonheur), de samples de voies (Reconnection), Frequence et bien d'autres), de petites notes de cordes aiguës, de nappes électroniques langoureuses qui vont et viennent, vous emplissent d'émotions, de sensations, de sentiments, de rythmiques triturées (Pulsation, Be Water)...

A propos des rythmiques, on retrouve le même travail de découpe qu'on avait sur Le Carré Bleu, mais enrichi d'un millier de petites touches qui viendront charmer vos tympans. Et malgré la multitude de sons se juxtaposant, on est toujours tout au long du disque, face à un ensemble cohérent, la cohabitation étant rendue aisée par la maîtrise de l'artiste. On se retrouve donc avec un panorama auditif des plus réjouissants, parfaites bandes sons plus pulsée à une imaginaire suite de Baraka ou Samsara, ces documentaires reflets du monde qui ont marqué quiconque les a vu.

A écouter fort, très fort.

Valer

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