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Bienvenue dans l'univers à part entière de Papervehicle : Edison au beatmaking, Mildew, Home et Edison aux voix (car Edison n'est pas seulement un beatmaker), guest vocals par Babel Fishh et the Beastmaster et enfin, artwork par Mildew. Cinq artistes de San Francisco qui, à eux tous, sont bien plus que leur simple somme : ils sont une cohérence, un dialogue, une symbiose artistique forte.
Bienvenue, aussi, dans l'univers parallèle de Decorative stamp qui signe avec cette sortie quelque chose de pas banal du tout (enfin, encore moins que d'habitude): la réédition du premier opus de Papervehicle (150 exemplaires autoproduits en 2007) qui s'accompagne d'une édition de quatre-vingt dix pages, intitulée The facts in the case of : Papervehicle, comprenant la présentation du crew par James Reindeer qui relate ainsi leur rencontre, une interview à laquelle tous participent, la totalité des lyrics, des commentaires des artistes et enfin des photos.. Tout ça a été fait avec amour. Comme toujours, c'est bien écrit et le graphisme est soigné. On déplore pourtant que la sortie ne soit que numérique: on aurait tant aimé un bel objet home made comme Decorative sait si bien les faire !

L'album maintenant : seize pistes qui vont bien au-delà de leur seul enchaînement ; seize pistes qui vont vous emmener loin, loin dans l'interaction des univers musicaux, des styles et des techniques tant au niveau vocal qu'instrumental, le mélange des paysages sonores, toujours un peu étranges, qui s'emmêlent et se répondent avec une harmonie qui ne peut être feinte. C'est ce qu'on ressent à l'écoute de l'album : ces cinq-là se sont trouvés, artistiquement parlant mais aussi humainement, à n'en pas douter. C'est un grand plaisir de découvrir la création du groupe, les premières collaborations, la rencontre avec les deux James, P Honey et Reindeer, la tournée partagée ; la sortie du 667: The Guild We Hold Close de Babel Fishh et Edison, la première de nos artistes (deux d'entre eux en tout cas, les monstrueux Edison au beatmaking et Babel Fishh à la voix) chez Decorative, tout ce chemin qui a finalement mené à la réédition du Papervehicle éponyme ce 31 octobre 2011..
Mais je m'égare. Je ne parle toujours pas de l'album mais reviens sans cesse à l'humain. J'ai parlé de la symbiose artistique et évoqué l'harmonie des univers sonores; j'oublie de dire que techniquement, pris à part, ces cinq-là sont des tueurs hors catégorie, Edison au beatmaking bien sûr mais aussi au micro, Home et Mildew à la voix, Babel Fishh et The Beastmaster en guests, alternant les performances vocales, increvables, les techniques et les flows, les cadences, raps ultra rapides, passages chantés, spoken words..
Mais assez parlé. Ce qu'il vous reste à faire : écouter l'album, vous laisser imprégner de sa profondeur, descendre strates et entrelacs et, si l'écoute vous emporte assez loin et si le coeur vous en dit, et aussi en soutien à ce type de projets : l'acquérir.

Mag

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