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 Greg senpai

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Chronique rédigée sur forum Discogs. Mobster - Mon sommeil 16-02-2011
Bon, c'est une chance qu'il m'arrive de fureter quelques minutes dans le défouloir avec un paquet de pop-corn pour suivre un éventuel topic à trolls.
Je découvre donc que Mobster (certifié "branleur assermenté" par l'intelligentzia tégéenne) nous gratifie une nouvelle fois d'un LP pour peanuts.
Ayant déjà été séduit par son premier essai réussi (bien qu'inégal) "Mes Songes Sont De Ternes Westerns", la com' de Digital Pit me laisse penser que l'on va de nouveau voguer sur le terrain déjà bien balisé de l'abstract hip-hop.

"Moon Reflexion" introduit donc "Mon Sommeil" de fort belle manière et préfigure par ailleurs de quelle façon l'ambiance sera tissée sur la suite de l'album.
Le ton est donc résolument peaceful, les beats se permettent parfois quelques sautes d'humeur mais les instruments joués ici (pour la plupart accoustiques) contiennent bien cet état de léthargie qui fait honneur au titre de cet album.
Loin d'être ennuyeux pour autant. Mobster sait visiblement quand s'arrêter et ses morceaux sont relativement courts, même pour le genre (on se rappellera les épopées de plus de 7mn qui n'étaient pas rares sur les albums d'abstract hip hop pendant une bonne partie des années 90).
Ce choix induit donc une dynamique tranquille qui permet à son auteur de ne jamais s'appesantir et de multiplier les effets contrastés.
"Deep Forest" a son petit coté urbain oriental, "Earthbreaker" est un modèle d'arrangement entre deux guitares qui se tutoient sur 3mn et je ne peux occulter le fait qu'il me rappelle furieusement les compositions un brin lounge de Nightmares On Wax (sur Carboot Soul notamment).
À ce sujet, et sans vouloir remettre en cause la singularité de cet album, il sonne toutefois à mes oreilles comme une sorte d'hommage à ce courant musical qui a fait la gloire de Ninja Tune, Mo'Wax, Cup Of Tea, Wall Of Sounds et tant d'autres, pendant une bonne décennie.
Il est aujourd'hui difficile de trouver dans les bacs autant de skeuds du genre que par le passé même si certains parviennent à le perpétuer tout en y apportant un renouvellement (pas toujours très heureux, cf Wax Tailor).
"Ante & Post Merdiem Beats" développe un léger coté symphonique qui rappellera à certains le LP "Supermodified" d'Amon Tobin, pendant que "Et l'Air Et La Mer", de par le traitement des samples dans le pur style frenchy (les sons de De Crecy & Motorbass, La Chatte Rouge sur "Écouter... Fumer"), abonde dans un lounge bien granuleux en évitant bien le risque de verser dans le sirupeux propre à toute une armée de disques figurant dans la collection de C.Challes.

"End Of Machine Age" est selon moi le meilleur morceau de cet album, particulièrement bien écrit, beau, doux et surtout toujours avec cet écrin bien deep qui est sa matière première.
Je conseille à ceux qui ont aimé ce morceau de se tourner vers les albums de "Jean Michel" sur Inpa et Eleganz.
Le beat bien lourd passé la première minute est juste jouissif, bravo!

Retour à une ambiance orientale avec "Ondée Urbaine", sur fond de musique folklorique japonaise avec sa chanteuse traditionnelle et les Ryūteki (vent) et le Biwa (cordes).
C'est assez risqué mais le résultat est très réussi, encore une fois l'arrangement des instruments est impeccable.

"Hive" quant à lui rehausse un peu le tempo et se permet une incursion rock avec sa gratte saturée 60's.
L'album clôt sur une ambiance jazz/lounge de café bien tranquille, démontrant une nouvelle fois que Mobster est à l'aise à peu près partout où il a envie de s'aventurer, sans qu'on ne ressente un académisme qui peut se faire jour par l'envie de (trop) bien faire.

La production témoigne d'un soin particulier apporté à l'écriture et le choix de faire des morceaux courts permet à son auteur de ne pas insuffler à l'auditeur l'envie d'appuyer sur "next".
Les morceaux s'écoulent les uns après les autres, comme un paysage que l'on peut voir défiler à travers la vitre de sa voiture.

Alors bien entendu, "Mon Sommeil" n'apporte rien de nouveau et ne renouvelle pas le genre, l'inspiration est même parfaitement assumée, mais mine de rien après "Songes", on peut remarquer que le son de Mobster se met doucement en place, de par notamment cet aspect granuleux qui ressort de la production.

Malgré tout, cet album a les défauts de ses qualités. Il est bien produit, homogène et le fleuve coule tranquillement .
C'est peut-être là que j'aurais à émettre une réserve.
"Mon Sommeil" manque quelque peu de relief, de cassures. Bien entendu il ne s'agit pas d'en faire autant que Flying Lotus ou Hudson Mohawke mais j'espère que le prochain album proposera des morceaux avec davantage de surprises et de variations (notamment au niveau du beat).

Néanmoins, encore une fois, les choix de Mobster de composer des morceaux courts permet de nuancer ce constat et arrivé au terme de son second album, je n'ai jamais ressenti l'ennui et mieux encore, j'en redemande :D

Pour le mot de la fin, j'ajouterai simplement que c'est le genre d'album qui mériterait bien une publication sur un support physique, vinyle notamment. De façon plus réaliste, une édition CD ne serait pas pour me déplaire ;)

Merci pour le son et bonne chance pour la suite ^^
 
 
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