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Et si Electric Soul, sorti en 2012, n'était en fait qu'un intermède dub-reggae entre deux opus révélant la nouvelle orientation tout à la fois artistique et scénique de Zenzile ? En effet, quatre ans après avoir orchestré " Le cabaret du docteur Caligari ", film muet allemand réalisé par Robert Wienen en 1920, qui s'était accompagné de la sortie du LP de 4 titres Dr Caligari en 2011, le quintet angevin récidive avec son nouvel opus : Berlin.
Cette fois, onze morceaux, exclusivement instrumentaux, habillent " Berlin, la Symphonie d'une Grande Ville ", le film-documentaire muet allemand de Walther Ruttmann, sorti en 1927. Renouant avec l'exercice du ciné-concert, Zenzile dévoile un album résolument frappé du sceau du rock, plus particulièrement issu de la scène alternative allemande des années 60 et 70. On y trouve aussi bien les influences du Krautrock, défini comme un sous-genre du rock progressif, qui a toutefois influencé le courant post-punk et participé à l'émergence de la musique électronique, que de la Kosmische Musik (musique cosmique) qui est le prolongement du précédent. La capitale allemande ayant été la source d'inspiration de tellement de chanteurs et de groupes anglo-saxons connus que chacun pourra y trouver les références qu'il veut sur les trois dernières décennies.
La force de cet album est ailleurs : dans la capacité de Zenzile à restituer une ambiance et une atmosphère musicale, tout à la fois personnelles et actuelles, collant à merveille à l'image et au rythme de cette métropole filmée en noir et blanc, de l'aube au crépuscule, il y a près d'un siècle. En privilégiant un duo basse-batterie, la noirceur de cette cité industrielle entre deux-guerres n'en est que renforcée. Grâce à l'ajout de cuivres, du piano et de guitares, l'interprétation que délivre Zenzile nous transpose dans le quotidien des Berlinois. Elle nous invite à les suivre, les accompagner dans leurs différentes activités. On les imagine dans cette ville qui s'éveille, prenant les transports, marchant dans la rue, trimant à l'usine, se divertissant... Un voyage sensoriel et imagé que Die Brucke synthétise le plus parfaitement à mon humble avis.
Si cette immersion est évidemment totale sur scène, grâce à la synchronisation de l'image et du son, l'écoute seule de Berlin parvient également à développer notre imaginaire. Preuve indéniable qu'il constitue un album superbement réussi. Proche de la perfection. Certainement la plus belle représentation de la créativité, de la sensibilité, de l'inventivité de Zenzile. Et qui, sans renier son héritage, voire en le bonifiant, confirme sa volonté de continuer à s'ouvrir à de nouveaux horizons. Comme la conception et réalisation de bandes originales pour le cinéma ? Car avec Berlin, le groupe démontre sa capacité à transcrire admirablement toutes les émotions.

Stéphane

Un concert à ne pas manquer!!

BERLIN : LA SYMPHONIE D'UNE GRANDE VILLE



Vendredi 10 Avril 2015 à 20h30 au Théâtre 95 à Cergy





Ciné-Concert par ZENZILE



Un film de de Walther Ruttmann - 1927





Berlin : la symphonie d'une grande ville est l'une des premières oeuvres d'art total de l'histoire du cinéma et invente une virtuosité du rythme inédite en son temps. Le film est un hymne d'une extraordinaire beauté à la métropole allemande des années 1920, alors en plein essor.





Une symphonie visuelle



La musique très cinématographique de ZENZILE se marie parfaitement aux images nous plongeant au coeur de l'énergie berlinoise. Les sons suggèrent les rumeurs de la cité, de l'agitation des citadins jusqu'aux ambiances plus paisibles lorsque la ville s'endort. L'ensemble forme une composition subtile où alternent sérénité et frénésie.





Le Berlin des Années Folles : une métropole en pleine effervescence



Un matin de 1927. Une locomotive traverse à vive allure la campagne allemande. Sa destination ? Berlin. Berlin : La symphonie d'une grande ville est un film de Walther Ruttmann où la caméra du réalisateur suit, minute par minute, une journée ordinaire dans une métropole bouillonnante. Là, les travailleurs - à peine réveillés - prennent possession des rues et des transports en commun avant de rejoindre leurs manufactures ou leurs bureaux. Ici, les écoliers se dirigent vers leurs classes. Là encore, les commerçants ambulants se pressent en ville pour alpaguer les chalands. Le repas du midi est une pause salvatrice avant de repartir vers une activité économique effervescente. Avec la tombée de la nuit, les intérieurs de fêtes et de bals rappellent qu'il s'agit bien des Années Folles...

17-03-2015 - Dub49

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