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Si vous avez apprécié sa délicieuse voix sur le dernier Tricky, False Idols, où elle y interprétait Chinese Interlude et avait laissé adapter un de ses titres (Only If I Knew), il est temps de vous intéresser à Fifi Rong qui a sorti en septembre son premier album, Wrong. Fortement impressionnée par la scène asiatique qui parvient dans pas mal de genres musicaux à marier avantageusement sons ultramodernes et folklore ancestral (*), je ne pouvais qu'aller à la découverte de cette artiste chinoise, aujourd'hui installée au Royaume-Uni. Sans compter une certaine curiosité critique à entendre la demoiselle en dehors de ses collaborations illustres...

Au premier abord, les 14 titres s'enchaînent plaisamment, à se demander cependant si l'ensemble ne manque pas un peu de relief... Jusqu'à la seconde écoute, puis les nombreuses suivantes, qui révèlent un univers tout en subtilité : à construire des ponts entre deux cultures musicales, Fifi Rong crée une ambiance hypnotique qui oscille entre le côté obscur de Bristol et les lumières de Pékin. Les basses sourdes ponctuent des mélodies délicates aux notes qui s'égrainent lentement sur des arrangements aériens : l'enchanteur 56 Weeks, I Need The World To End, Twisted ou le brûlant Time sont autant de gourmandises à déguster sans se presser. Une mention spéciale est également décernée à ces morceaux à résonance dub empreints d'exotisme : le refrain de That Night, Freedom et l'incroyable Ever Rising Sun chanté en mandarin ouvrent des horizons franchement nouveaux. Entre frissons exquis et montées fiévreuses, Fifi Rong s'affirme avec Wrong comme une belle révélation trip-hop/downtempo, de quoi vous donner un petit coup de chaud en plein hiver...

Lacar

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