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Trio australien découvert cette année grâce aux singles "Into the galaxy" et "Shadows" et à leurs premières parties de Bloc Party ou des Scissor Sisters, Midnight Juggernauts livre un premier album en forme d'hommage plus ou moins avoué à leurs influences musicales. Un disque sous l'égide aspirationnelle de quelques noms qu'on a envie de citer comme des références : Bowie, Depeche Mode et New Order, entre autres. Mais c'est aussi le glam, le disco et la new-wave, essentiellement et dans cet ordre, qui sont fêtés ici !

Revival ? Oui, évidemment on n'échappe pas aux dîtes-références, et ce, dès la première écoute, tellement le timbre très particulier et grave du chanteur sonne comme un improbable coït vocal entre David Bowie et Dave Gahan, et que le son développé sur cet album est d'une évidente parenté avec les années 80. Mais revival revisité par un ciment électronique d'une certaine qualité.

Même s'il est musicalement homogène et très bien produit donc, "Dystopia" souffre pourtant de cette parentée évidente et tellement (trop) dans la tendance actuelle : une fusion tout azimut de grands mouvements musicaux des 30 dernières années. Sauf que, pour une fois, punk et hip-hop ne sont pas de la partie !
Règnent ici en maîtres absolus les synthés analogiques (le côté Jean-Michel Jarre de certaines intros est particulièrement daté), les grosses rythmiques discoïdes, binaires et martelées comme les égrainaient les premières boîtes à rythmes, les effets de vocodeur et cette drôle de basse cold-wave, qu'on aurait aimé mise plus en avant. Côté mélodie, ça s'arrête souvent à un simple et unique refrain, certes fédérateur et entêtant, mais vite mis à mal par le côté poussif de choeurs synthétiques un peu lourdingues.

Alors finalement, on comprend l'engouement autour des Midnight Juggernauts, car le trio sait se frotter à l'air du temps avec pas mal d'énergie. Une énergie qu'on imagine d'ailleurs très efficace en live. Mais "Dystopia" manque aussi cruellement d'une vraie singularité : celle de voir un peu plus loin que la simple réinterprétation électronique d'une époque qui fait littéralement fantasmer ceux qui ne l'ont pas connu. L'exercice de style est assez racoleur, donc plutôt réussi !

Guillaume

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